À l’heure de la quatorzième journée, le Toulouse Football Club est face à son destin. La trêve internationale aura-t-elle permis de ressouder le groupe, et de croire à un début de redressement dés ce samedi à Guingamp ? Retour sur les derniers soubresauts dans la ville rose.

Une des questions restées sans réponse l’été dernier.
Une série aussi négative sera dure à égaler : douze matchs sans victoires, six petits points récoltés, 10 buts inscrits pour 25 encaissés et surtout une indigence rare dans le jeu. À quand la révolte ? Peut-on miser sur le déplacement à Troyes, plus démuni encore, début décembre ? Ou craindre d’être la première équipe à vaciller en terres auboises ?
Le renoncement c’est maintenant ?
Le TFC touche le fond, et aucun indicateur n’est venu contredire la tendance. Certainement pas le « match de la peur » face à Montpellier, livré sans l’engagement attendu, et encore moins le déplacement au Parc des Princes, simple acte de présence doublé d’une organisation tactique invraisemblable.
Comment peut-on défendre la composition d’équipe alignée par Dominique Arribagé à Paris ? Et au-delà les intentions qu’elle revêtait ? Comment le coach toulousain a-t-il pu passer autant à côté de son sujet ?
Sous prétexte que face au PSG la partie est perdue d’avance, il faudrait trouver logique ce choix de « garer le bus » devant Ali Ahamada, tout en se passant une fois de plus de Wissam Ben Yedder ? C’est méconnaître l’histoire récente des défaites du club de la capitale version quatari en Ligue 1. Cette équipe, d’autant plus sous la direction de Laurent Blanc, n’aime rien de mieux que les adversaires en attente, lui laissant développer son jeu sur un rythme de sénateur. Comme il était dans les années 1990 « impossible de battre le Milan AC en restant dans vos trente derniers mètres » (dixit feu Raymond Goethals), il n’y a rien à tirer d’un bétonnage face au Paris SG.
Les plus notables défaites des Parisiens depuis leur prise de contrôle sur le championnat (saison 2012-2013) sont venues de petites équipes abordant l’obstacle avec une stratégie offensive décomplexée, ainsi le Rennes réalisant le hold-up au Parc en novembre 2012 (1-2) a beaucoup en commun avec le vaillant Evian TG de décembre 2013 (2-0) ou le renversant Bastia de janvier 2015 (4-2). À chaque fois les tombeurs de l’ogre ont su retourner le complexe de supériorité du leader, enclin à prendre par-dessus la jambe ce type de rencontres.
Lorsqu’une suprématie est si nette, elle n’a pas besoin d’adoubement en prime. Aussi le plan de jeu entrepris par le TFC au Parc confine à la déférence du vassal à son suzerain.

La condescendance d’Ibrahimovic pour Ahamada valait mille mots.
Pendant ce temps-là les rivaux accélèrent…
Manquait plus que les appareils photos et les cris de groupies. Car ce qui a interpellé c’est tout autant le score impitoyable de 5-0 que les déclarations fatalistes d’Étienne Didot à la mi-temps ou l’attitude débonnaire d’Aleksander Pesic à son entrée en jeu. Ce TFC-là semble dénué de la moindre fierté, peu concerné par la survie d’un club ayant pour président un homme, Olivier Sadran, se félicitant régulièrement d’avoir plus de temps à offrir à ses autres activités qu’au foot. Une implication bien lointaine de celle d’un Jean-Michel Aulas auquel il prétendait s’identifier dans la première partie de son cycle violet (2001-2009).
Les ressources purement sportives restent elles aussi infimes, tandis que les concurrents pour le maintien ont retrouvé une certaine vigueur avant la trêve internationale : trois succès de rang pour le Gazelec Football Club Ajaccien, désormais 18e avec même nombre de points que le 17e Montpellier Hérault, sur une série de onze points pris en six matchs. Même un Sporting Club de Bastia au fond de jeu médiocre a su obtenir une victoire salutaire devant Caen (1-0) avant d’aller chercher un nul à Lille (1-1). Des Dogues au ralenti, venant de faire sauter le fusible de l’entraîneur avec le possible électrochoc induit. Seul Troyes, englué à la place de lanterne rouge, peut nourrir des complexes par rapport aux Violets, et encore les Aubois ont-ils du haut de leurs quatre points une meilleure défense que le TFC !
L’historique du TFC à ce stade de la saison, depuis le retour en L1 en 2003, rend mieux compte de la régression effectuée.
Plus mauvais démarrage depuis 2003-2004
22 |
6e |
6e |
|||||||||||
21 |
7e |
||||||||||||
20 |
|||||||||||||
19 |
|||||||||||||
18 |
9e |
12e |
9e |
11e |
|||||||||
17 |
14e |
||||||||||||
16 |
11e |
12e* |
|||||||||||
15 |
15e |
||||||||||||
14 |
|||||||||||||
13 |
|||||||||||||
12 |
|||||||||||||
11 |
|||||||||||||
10 |
|||||||||||||
9 |
19e |
19e |
|||||||||||
Points / Saison |
03-04 |
04-05 |
05-06 |
06-07 |
07-08 *-1m |
08-09 |
09-10 |
10-11 |
11-12 |
12-13 |
13-14 |
14-15 |
15-16 |
Guingamp, terreau hostile
Comment cicatriser au plus vite de la claque reçue au Parc des Princes si l’on doit enchaîner un nouveau déplacement périlleux dans la foulée ? Cette 14e journée voit en effet les Toulousains se rendrend du côté de Guingamp, ce petit club au recrutement malin qui s’est arrogé deux coupes de France dans les sept dernières saisons et fut un représentant honorable en Europe.
Les Bretons ne sont pas précisément les candidats idéaux pour se relancer. Pour trouver une performance positive des Violets au Roudourou, il faut aller chercher un quart de finale de coupe de la ligue en 2010 (qualification 1-0). En matière de résultats bruts, la sentence est radicale (voir tableau récapitulatif ci-dessous). Autre argument en faveur des Guingampais, leur culture guerrière en matière de maintien, une sorte de combat permanent pour un club dont la présence dans l’élite reste une « anormalité » structurelle.
Voici un rappel de quelques données pour comparer les forces en présence.
Les Guingamp-Toulouse en championnat : sept matchs, sept défaites !
1994-1995 (Ligue 2) |
1-0 |
1997-1998 (Ligue 1) |
2-0 |
1999-2000 (Ligue 2) |
2-0 |
2000-2001 (Ligue 1) |
2-1 |
2003-2004 (Ligue 1) |
1-0 |
2013-2014 (Ligue 1) |
2-0 |
2014-2015 (Ligue 1) |
2-1 |
Les Groupes retenus
À noter côté violet la poursuite de l’intégration des joueurs du centre de formation (en partie dû aux absences) avec l’arrivée de Issa Diop dans l’effectif, en plus de Blin, Machach et Bodiger.
Côté Bretons, deux des trois blessés sont parmi les joueurs les plus alignés cette saison, le défenseur Benjamin Angoua et le milieu expérimenté Lionel Mathis.
GUINGAMP
Lössl-Guivarc’h / Sorbon-Hery-Kerbrat-Dos Santos-Lévêque-Jacobsen / Cardy-Benezet-Sankharé-Diallo-Giresse-Coco / Privat-Salibur-Briand-Dembélé
Blessés : Angoua-Baca-Mathis
Suspendus : Aucun
TOULOUSE
Ahamada-Goicoechea / Kana-Biyick-Matheus-Diop-Spajic-Tisserand-Yago / Akpa-Akpro-Blin-Didot-Machach-Bodiger-Somalia-Trejo / Ben Yedder-Braithwaite-Pesic
Blessés : Aguilar-Doumbia
Suspendus : Regattin
Bas de Classement
15 |
14 |
13 |
4 |
2 |
7 |
14 |
19 |
-5 |
|
16 |
13 |
13 |
2 |
7 |
4 |
7 |
8 |
-1 |
|
17 |
12 |
13 |
3 |
3 |
7 |
11 |
16 |
-5 |
|
18 |
12 |
13 |
3 |
3 |
7 |
11 |
17 |
-6 |
|
19 |
9 |
13 |
1 |
6 |
6 |
12 |
26 |
-14 |
|
20 |
4 |
13 |
0 |
4 |
9 |
6 |
25 |
-19 |
Calendrier des candidats au maintien jusqu’à Noël
Matchs à domicile
Matchs à l’extérieur
Détail des confrontations directes :
Bastia-Ajaccio (14e journée)
Troyes-Toulouse (16e journée)
Montpellier-Ajaccio (16e journée)
Troyes-Bastia (18e journée)
Bastia |
Ajaccio |
Nantes |
Bordeaux |
Monaco |
Troyes |
Reims |
Montpellier |
Reims |
Lyon |
Ajaccio |
Marseille |
Guingamp |
Nice |
Ajaccio |
Bastia |
Lorient |
Montpell. |
Nantes |
Marseille |
Lyon |
Toulouse |
Guingamp |
Nice |
Troyes |
Lorient |
Nantes |
Lille |
Troyes |
Lille |
Paris SG |
Toulouse |
Reims |
Bastia |
Monaco |