Entre le nombre important de mouvements enregistrés à l’intersaison et un début de calendrier constitué de grosses cylindrées (Marseille, Bordeaux, Saint-Étienne, Lille, PSG), il y avait fort à craindre pour le Toulouse Football Club 2016-2017. Jusqu’ici, le navire violet flotte encore dans son euphorie du maintien acquis sur le fil.
Des premiers résultats parlants (nul au Vélodrome, succès 4-1 contre Bordeaux), un nombre d’abonnés en hausse, un groupe sain et équilibré sur le plan sportif, un entraîneur ambitieux et populaire, des dirigeants effacés pour laisser place au nouveau projet : et si ce TFC nouveau était le futur buzz de la saison ? Plusieurs points tendent à le croire.
Enfin un recrutement digne d’un club de Ligue 1
Car pour la première fois depuis cinq ans les recruteurs toulousains, visiblement orientés par les vœux de Pascal Dupraz, sont allés chercher bonheur sur des terres moins exotiques qu’à l’accoutumée. Si l’on excepte l’énigme Ibrahim Sangaré, gamin de 18 ans en provenance du club ivoirien de Denguélé Odienné, les recrues de l’intersaison sont soient des figures connues de l’Hexagone (Ola Toivonen, Jessy Pi) soient des talents en herbe avérés (Christopher Jullien, Osbonne Edouard) soient des hommes dont l’expérience internationale augure du meilleur (Jimmy Durmaz et sa trentaine de sélections chez les A Suédois). Oubliées les filières de l’est ou les statistiques gonflées de manière artificielle.
Pourtant, aucune garantie de réussite pour ce nouvel attelage, chargé de compenser les départs de figures majeures telles Wissam Ben Yedder, Adrien Regattin ou Étienne Didot. Ajoutons celui de Marcel Tisserand, dont le passage dans l’axe en cours de saison dernière a révélé les vraies aptitudes. Dans une moindre mesure, Jean-Armel Kana-Biyick, Matheus ou Zinedine Machach sont autant d’options en moins pour composer un groupe compétitif.
La dynamique du sauvetage, jusqu’à quand ?
Une partie importante de l’effectif a donc changé, mais l’esprit est resté là, celui d’une folle remontée de dix journées qui a remis le TFC au centre des radars du football français.
Les nouveaux se sont fondus dans cet élan de solidarité, semblent déjà à l’aise dans le costume, à l’image d’un Christopher Jullien très complémentaire avec Issa Diop en charnière ou d’un Jessy Pi essentiel à la récupération. Pour les apports offensifs/créatifs de Toivonen, Dumaz ou Edouard il faudra attendre. Mais à ce jour l’âme tout entière du TFC s’incarne en Pascal Dupraz, l’homme par qui la révolte a sonné, celui qui aura fait fléchir le président Olivier Sadran dans sa politique low cost : « Croyez-moi il a dû dégainer le porte-feuilles ! » rappelait fièrement le Savoyard lors d’une récente conférence de presse.
Un club revenu de loin et jouant le haut de tableau la saison suivante, le parallèle avec Leicester est forcément tentant. Contentons-nous d’une comparaison à l’échelle nationale avec l’exemple édifiant du Montpellier Hérault, passé en trois ans par les statuts de promu doué (2009-2010), puis équipe en péril (2010-2011) avant de rafler un titre de champion au nez et à la barbe du PSG en cours de construction (2011-2012). Il ne s’agit pas de dire que le TFC jouera pour la timbale suprême au mois de mai, seulement de considérer que le temps du pain noir est derrière lui. L’expérience douloureuse accumulée de deux 17e places consécutives permettra d’éviter les frayeurs, et qui sait de courir après un accessit s’il tend les bras ?
Un Geoffroy-Guichard traditionellement accueillant
Dans la mémoire récente de supporteur toulousain, Sainté c’est d’abord ce 0-0 frustrant de fin de saison dernière avec un Stéphane Ruffier en mode mur. Ce petit point acquis à l’issue d’une domination totale des hommes de Dupraz risquait de contrarier l’opération « remontada », il n’en fut rien.
Sceller son destin dans un stade ayant si souvent sourit au club Haut-Garonnais autait été anachronique. Se souvenir des succès obtenus les deux années précédentes à l’orée de l’automne (2-1 en 2013-2014 et 1-0 en 2014-2015) tandis que tous les espoirs de jouer le tableau étaient encore intacts.
Pour retrouver trace d’une défaite en terres stéphanoises, il faut remonter à la saison 2010-2011 (1-2). Mieux, lors des douze saisons consécutives communes avec les Verts en Ligue 1, les Violets ne se sont inclinés qu’à deux reprises dans le Chaudron pour quatre victoires et six nuls. Poursuivre cette bonne série semble impératif avant d’embrayer sur un mois de septembre épineux (cf calendrier en fin d’article). Le match de barrage d’Europa League joué par les Verts en milieu de semaine ainsi que la cascade d’absents (cf les groupes) sont un signe de plus en faveur d’un TFC, privé pour sa part de son capitaine Martin Braithwaite.
Les groupes
Saint-Étienne
Ruffier Moulin
Karamoko Malcuit Pierre-Gabriel Pogba Théophile-Catherine
Clément Lemoine Pajot Saivet Selnaes Veretout
Beric Monnet-Paquet Roux Saint-Louis Tannane
Blessés : Corgnet Dabo Hamouma Mbengue Polomat Söderlund
Suspendu : Perrin
Choix de l’entraineur : Bamba Maisonnial Pinheiro
Toulouse
Goicoechea Lafont
Amian Diop Jullien Moubandje Sylla Yago
Blin Bodiger Cafaro Durmaz Pi Sirieix Somalia Trejo
Edouard Toivonen
Blessés : Braithwaite Doumbia Ninkov
Choix de l’entraineur : Akpa-Akpro Pesic Sangaré Spajic Veskovac Vidal
Le calendrier toulousain jusqu’à fin octobre
4e journée (10 septembre) : Bastia-Toulouse
5e journée (17 septembre) : Toulouse-Guingamp
6e journée (20 septembre) : Lille-Toulouse
7e journée (24 septembre) : Toulouse-Paris SG
8e journée (1er octobre) : Caen-Toulouse
9e journée (15 octobre) : Toulouse-Monaco
10e journée (22 octobre) : Angers-Toulouse
11e journée (29 octobre) : Toulouse-Lyon